+ BILLETS DÉPENSÉS : 117 + DATE D'ATTERRISSAGE : 01/02/2014
| › CONTEXTE ▽ de quoi ça cause ? › Lun 3 Fév - 21:21 | |
| contexte de quoi ça parle ? Les crédits s'abattent sur les campagnes quand les rois du pétrole délocalisent le travail. Les plus aisés s'exclament : « oh mais, gardez la monnaie » quand les pauvres, eux, font collection des coupons de réduction. Les révoltés brûlent des billets, les modestes se disent qu'ils feraient mieux de leur donner. Bien sûr, c'est l'argent qui détermine à peu près tout de nos modes de vie. Ce que nous avons dans nos assiettes, ce que nous portons sur le dos, ce que nous avons au-dessus de la tête et où nous irons quand il fera beau. Ces rectangles de papiers, ces cliquètements dans nos poches, ce nombre de zéros avant la virgule sur nos comptes en banque, tout ceci pourrait nous paraître bien insignifiant. On pourrait d'ailleurs, n'y accorder aucune importance. Mais c'est bien malgré nous que notre situation financière et notre rapport à l'argent s'accompagnent d'une étiquette, parfois indésirable. Lui est dépensier, panier-percé. Elle est vénale, intéressée. Lui est corruptible, cupide. Elle est avare, radine. Elle a de l'argent, forcément une gosse de riche. Il est fauché, forcément un misérable. Charmante société où pourtant, aisées et modestes doivent cohabiter. Les centres d'intérêts ne sont pas les mêmes, les uns doivent gagner leur vie, les autres doivent savoir comment l'occuper. Les préoccupations ne sont pas les mêmes. Les valeurs ne sont pas les mêmes, et malgré ça, les fruits tombés de l'arbre à billets ne sont pas tous pourris. La générosité, la solidarité, l'envie d'aider, tout autant de mots symboliques qui n'ont pas totalement disparu du dictionnaire de nos chers habitants. Alors vous, quel est votre rapport à l'argent ? extrait d'une enquête effectuée parmi les habitants. afin de garantir l'anonymat des enquêtés, les prénoms ont été changés. melissa, vingt-deux ans, héritière au grand cœur. papa serait mécontent s'il apprenait que je dilapide l'argent qu'il me donne en l'offrant à des associations mais il serait carrément fou de rage s'il savait que j'héberge clandestinement dans ma suite, un jeune homme complètement fauché dont je suis pourtant tombée amoureuse. les roméo et juliette du vingt-et-unième siècle, c'est nous.bryan, vingt ans, serveur le jour, gardien de nuit. pour payer mes études, j'enchaîne deux boulots. mon quota de fatigue est à son maximum et à ce rythme, je ne tiendrais plus longtemps. une fois, un homme m'a proposé de faire partie de son réseau de trafiquants, l'argent salement facile est-elle la solution ?declan, dix-huit, fils à papa. destiné à reprendre l'entreprise florissante familiale, je n'ai jamais levé le petit doigt pour quoi que ce soit. le carnet de chèques est mon meilleur ami, celui qui a dit que tout ne s'achète pas ne me connaît pas. je ne côtoie pas le petit peuple, ça pourrait déteindre, sait-on jamais.valentina, vingt-huit ans, caissière. vous voyez, ce n'est pas le genre de profession qu'on choisit par passion. mais faut croire que quand on a un gosse à élever, des crédits à payer et qu'on doit de l'argent à la terre entière, caissière, c'est le seul boulot qui se transforme en vocation obligatoire. |
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